Longtemps tabou, souvent méconnu, le secteur funéraire est pourtant une filière d’avenir. Vieillissement de la population, hausse du nombre de décès (près de 700 000 chaque année en France selon l’INSEE), besoin d’accompagnement digne et personnalisé : autant de raisons qui font de ce secteur un pilier discret mais fondamental de notre société. Pour les adultes en reconversion, c’est un domaine accessible, stable et à forte dimension humaine.
En bref
| 🔍 Poste | 📋 Détails |
|---|---|
| Types de métiers | Conseiller funéraire, porteur, maître de cérémonie, thanatopracteur |
| Conditions d’accès | Formations obligatoires + certaines qualités personnelles clés |
| Cadres de travail | Agences, funérariums, crématoriums, domiciles, lieux de culte |
| Horaires | Variables, week-ends et astreintes fréquents |
| Rémunération moyenne | 1 750 à 2 800 € brut mensuels selon poste et ancienneté |
| Évolutions possibles | Chef d’équipe, gestion d’agence, entrepreneur funéraire |
| Financements | CPF, PTP, AIF, OPCO, entreprises du secteur |
Panorama des métiers funéraires
Le secteur ne se limite pas aux porteurs de cercueil. Voici les métiers les plus courants et leurs réalités :
- Porteur funéraire : mission de terrain, en binôme ou équipe, rémunération de départ entre 1 650 et 1 800 € brut/mois. C’est un rôle physique, essentiel, souvent point d’entrée pour découvrir le secteur.
- Conseiller funéraire : interlocuteur principal des familles, il organise les obsèques, gère les démarches administratives et la logistique. Salaire moyen : 1 900 à 2 300 € brut.
- Maître de cérémonie : responsable du bon déroulement des obsèques, en lien avec les familles, les lieux de culte et les intervenants. Plus technique et protocolaire, environ 2 200 € brut/mois.
- Thanatopracteur : professionnel des soins de conservation, il intervient en laboratoire ou funérarium. Salaire plus élevé : 2 500 à 3 200 € brut selon expérience, mais métier exigeant et très encadré.
Certains exercent aussi comme marbriers, chauffeurs de corbillard, ou en logistique funéraire.

Quotidien et réalités du terrain
Travailler dans les pompes funèbres, c’est être confronté à l’intime, au deuil, à la douleur. Mais aussi à l’organisation, au respect des rites, et à une vraie technicité. Une journée type pour un conseiller :
- accueil d’une famille, souvent en état de choc
- explication des choix possibles (inhumation, crémation, cérémonies civiles ou religieuses)
- organisation des transports, coordination avec mairie, police, chambre funéraire
- parfois, présence lors de la cérémonie
- rédaction de documents : autorisation d’inhumer, déclaration de décès, devis, contrat obsèques
La posture professionnelle est centrale : ni froide ni larmoyante. Il faut être stable, fiable, présent sans s’imposer.

Formations : obligatoires, mais accessibles
La loi impose une formation spécifique pour chaque métier :
- Conseiller funéraire : 210 heures de formation théorique + 140 heures de stage pratique. Validation par QCM et évaluation orale. Délivré par des centres agréés comme l’INF, Le Vœu, Hygeco.
- Porteur et maître de cérémonie : 70 heures. Formation courte mais professionnalisante.
- Thanatopracteur : 300 h de théorie, 100 soins sur corps. Le diplôme national est délivré par le ministère de la Santé.
📌 Une personne en reconversion peut utiliser son CPF pour financer tout ou partie de la formation. Le PTP (ex-CIF) permet de s’absenter de son poste pour se former. Pour les demandeurs d’emploi, l’AIF de Pôle emploi est mobilisable.
Certaines entreprises funéraires (comme OGF, PFG, Roc-Eclerc) financent la formation après une période d’essai. Il est aussi possible d’intégrer directement certaines structures comme agent polyvalent puis de se spécialiser ensuite.
Le marché du travail : tension et opportunités
Le secteur recrute. Avec plus de 30 000 salariés en France, un turn-over faible mais des départs en retraite massifs, les postes à pourvoir sont nombreux, notamment en province.
Selon le site France Travail, les postes les plus recherchés sont :
- porteurs (surtout en grande couronne et zones rurales)
- conseillers (avec de plus en plus de missions numériques – devis en ligne, plateformes obsèques)
- maîtres de cérémonie (notamment dans les grandes agglomérations avec plusieurs cérémonies par jour)
Des sites comme letudiant.fr, cidj.fr ou le portail funeraire-emploi.fr recensent les offres, souvent publiées directement par les groupes ou entreprises indépendantes.
Évoluer et entreprendre dans le funéraire
Un conseiller expérimenté peut devenir chef d’agence ou ouvrir sa propre entreprise après quelques années. Il faudra alors obtenir un diplôme de niveau 4 minimum, une habilitation préfectorale et maîtriser les obligations réglementaires (hygiène, conservation, respect des délais légaux).
🎯 Bon à savoir : le marché des obsèques représente près de 2,5 milliards d’euros par an en France. De nombreuses niches émergent : obsèques écologiques, funérailles laïques, services numériques d’accompagnement du deuil…
Vous pouvez aussi envisager une reconversion dans des métiers connexes comme psychologue spécialisé en deuil ou assistant médico-social si l’aspect relationnel vous attire davantage.
Mon regard de terrain
Il faut une grande force intérieure pour exercer dans ce secteur. Pas de fioritures, pas de place à l’approximation. Et pourtant, on découvre dans ces métiers une humanité brute, essentielle. Pour les profils en quête de stabilité, de sens et de contact réel, les pompes funèbres offrent un chemin solide, loin des modes et du superficiel.




